Le “code qui marche” ou “après moi le déluge”
But premier des applications logiciels pendant de longues années, il est aujourd’hui clair que faire du “code qui marche”, c’est-à-dire qui se concentre uniquement sur la finalité de la demande et non sur la manière d’y parvenir, ne suffit plus. Le mouvement du Software Craftsmanship étant passé par là, il apparaît aujourd’hui indispensable d’allier la qualité de fabrication de nos logiciels à son bon fonctionnement.
Il n’est pas question dans ce billet de retracer toute l’histoire ou de décrire les principes de cette culture d’artisans du logiciel mais quand on parle du mouvement craft’, on l’associe systématiquement à une culture forte et passionnée via un apprentissage perpétuel.
Cela nous amène à poser notre problématique : comment partager et nourrir la passion, chère à ce mouvement, du métier de développeur ?
En effet, du point de vue d’une entreprise, comme Liksi, l’enjeu ici est d’insuffler une culture et de permettre, à toute personne le souhaitant, de transmettre, d’apprendre, de pratiquer et cela également en dehors du quotidien projet.
Le cas Liksi
Chez Liksi, on le revendique haut et fort : la passion et la “culture tech” sont deux notions chères à notre cœur. Depuis le début, cette volonté est présente et s’articule autour de principes et outils clés :
- la capitalisation et le partage des connaissances sont indispensables
- le cloisonnement des personnes dans les projets est un frein par nature à la diffusion de la connaissance
- rapidement des “midi-techs” sont organisés : ce sont des présentations sur le temps du midi ayant pour objet un sujet technique au choix de l’orateur
- création et animation d’un blog technique
- notre canal de communication interne (slack en l’occurrence) permet de partager et de discuter autour de sujets techniques
Tous ces points ont pour objectifs, en plus de ceux énoncés au préalable, d’apporter support et cohésion à chacun, afin que même seul sur un projet, il y ait toujours un instant de groupe et de partage.
Un rythme de croisière pas si simple à trouver
Cependant, sans organisation particulière ou planification, ces différents moments autour de la technique ont connu un essoufflement significatif :
- rythme de publication en berne
- renouvellement limité des producteurs de contenus
Et comme chez Liksi, on préfère le travail collaboratif pour l’émergence des idées, on organise un sondage pour en trouver les causes !
Des problématiques réelles
Après analyse des résultats du sondage voici les grandes tendances qu’il en est ressorti :
-
difficulté à trouver de la légitimité pour parler d’un sujet (syndrome de l’imposteur)
-
… et par extension, difficulté à trouver un sujet éligible qui, selon soi, serait pertinent
- comment apporter un oeil neuf sur le sujet ?
- comment trouver un axe valorisant ?
- quel format ou durée ?
-
difficulté à trouver du temps pour les recherches en amont ainsi que la production des supports (article, slides etc.)
-
une organisation générale qui tourne sur très peu de personnes
Une réponse avec le collectif, la bienveillance et le partage comme lignes directrices
Afin de tenter une réponse globale aux écueils avancés, nous avons décidé de réorganiser complètement notre façon de faire (courant 2021).
Dans un premier temps, nous avons décidé de créer des groupes de travail ayant les caractéristiques suivantes :
- une organisation complètement autonome (fréquences des points, participants etc.)
- une vocation de veille et d’expertise autour des sujets les concernant et les intéressants
- aucune obligation de production de contenu, cela doit venir naturellement
Leur contenu est ouvert et évolue au gré du temps et des demandes : technos back (Java/Kotlin), Software Craftsmanship, Front, CI/CD, Devops etc.
Derrière ces nouvelles mini structures au sein de l’entreprise, les buts sont de :
- favoriser l’émulsion et l’émergence des sujets (de présentation ou de blog)
- valoriser et responsabiliser les personnes moteurs de l’animation technique au sein de Liksi
- créer des moments de discussions collaboratifs extra projets pour diversifier ses activités quotidiennes et s’inscrire dans une cohésion globale d’entreprise
- créer des points d’entrées d’expertises sur les différents thèmes abordés
Les formats de midi-techs eux ont été rationalisés, avec plus de diversités (Q/R, quizz, discussions etc.), des horaires plus flexibles, une durée ne dépassant pas l’heure.
Un bilan plus que positif
Immédiatement après la mise en place de ces groupes, l’animation technique au sein de Liksi a repris de plus belle, aujourd’hui encore et les présentations Midi-Techs sont planifiés des mois à l’avance. Les discussions au sein des groupes permettent d’apporter une quantité inépuisable de sujets et le nombre de personnes permet de diluer le temps nécessaire à la préparation des supports ou articles.
Tout est mieux pour le meilleur des mondes ?
La grande majorité des points noirs ont été gommés, mais un résiste encore et toujours (à l’envahisseur), la rédaction des articles sur ce même blog. En effet, présenter ses travaux devant des collègues c’est une chose, mais écrire un billet sur un blog en est une autre… Que cela soit les capacités rédactionnelles ou encore l’exposition à l’extérieur, ce sont des choses qu’il nous faut encore travailler.
La suite !
En interne, nous passons à l’étape supérieure avec la création d’une demi journée de conférence en interne pour fin février 2023.
Une bonne préparation pour le Breizhcamp 2023 !